EDITORIAL
RÉENCHANTER LE MONDE
Après les épreuves et la renaissance du phénix, les problèmes n’ont plus de prise, on reprend goût, on agit. On se dépouille de la lourdeur et l’on peut passer de la crise à la mutation. La 27e édition qui révèle en sa réduction le chiffre 9 devrait marquer un aboutissement, fin d’un cycle et commencement d’un nouveau. L’artiste s‘active dans de nouvelles créations, laisse à nouveau parler la vie et lui redonne du sens. Dans son jardin d’émerveille, s’il voit la poussière, la lumière peut danser.
Il cherche à verdoyer, à fleurir en lui, sachant qu’une grande partie de son moi reste caché, enfoui au fond du jardin. Il a la capacité de faire germer, pousser, récolter. Homme-jardin, il creuse la terre et interroge le ciel.
A lui de lever le voile qui recouvre l’invisible pour voir de façon clandestine le désir, l’extraordinaire. On voilait trop les plans par des propos dénués de sens ou en utilisant la langue des oiseaux saisie par une minorité.
Quelle est la tâche de l’artiste, tout en remettant de l’émerveillement dans la vie ?
Marie-José Hourantier
ARKADI 27ÈME ÉDITION !
Théâtre
Sermons joyeux
A la frontière entre théâtre et poésie, une invitation aux débats tout en privilégiant le plaisir, plaisir des mots slamés, chantés, en acte.
Loin d’être moralisateurs, ces sermons nous invitent à l’inconnu, au non convenu et révèlent avant tout un amour de l’humain. Pas d’intellectualisme mais une poésie vivante, tout en grâce et profondeur.
Corps à corps avec le sensible où l’actrice mâche les mots, marche à grande parole, soutenue par des pas dansés et des chants irradiant ombres et lumières.
Adaptation et mise en scène Marie- José Hourantier
Avec Wendyam et les musiciens de la cour.
Lectures en spectacle
De la disparition des larmes de Milène Tournier
Un texte plus chantonné qu’écrit avec ce qu’a soufflé la ville. L’héroïne marche les mots pour parler de la perte d’un amant, de la recherche d’une après-vie, elle s’emplit de visions qui ont besoin de ses yeux, de traces qui ne disparaissent pas. Et sa marche sourit à nouveau, les larmes taries reviennent bienfaisantes. Elle marche vers les autres. On a tout perdu, on ne peut plus perdre mais pour aimer il faut accepter de perdre.